Iran : la famille du jeune randonneur franco-allemand arrêté par Téhéran réclame «un signe de vie»
Disparu depuis un mois, Lennart Monterlos, 19 ans, est détenu dans un lieu inconnu en Iran. Ses proches appellent à un sursaut diplomatique pour obtenir sa libération, alors que la France et l’Allemagne dénoncent une politique assumée de prises d’otages par Téhéran.

Un mois après son arrestation à Bandar-Abbas, dans le sud de l’Iran, Lennart Monterlos demeure introuvable. Âgé de 19 ans, ce jeune cyclo-randonneur franco-allemand effectuait un voyage à vélo à travers le pays lorsqu’il a été interpellé le 16 juin, trois jours après le début des affrontements entre Israël et la république islamique. Depuis, plus aucune nouvelle. « Nous demandons aux autorités iraniennes qui le détiennent un signe de vie et de pouvoir rentrer en contact avec lui au plus vite », ont plaidé ce jeudi ses parents et amis dans un communiqué transmis à l’AFP.
Selon eux, la situation est d’autant plus préoccupante qu’aucune information officielle n’a été communiquée sur le lieu ou les motifs de sa détention. « Un mois après son arrestation, nous comprenons que nous n’avons d’information officielle ni sur le lieu de détention, ni sur les motifs de son arrestation à Bandar-Abbas », insistent ses proches. Lennart Monterlos est aujourd’hui le troisième Français détenu en Iran, après Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai 2022 et toujours incarcérés. Tous deux sont accusés d’espionnage pour le compte d’Israël, des charges passibles de la peine de mort.
Une « politique assumée de prise d’otages »
À ce stade, Téhéran se contente d’évoquer « un délit » commis par le jeune homme. « Il a été arrêté pour avoir commis un délit », a simplement déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, au Monde, sans fournir davantage de précisions.
Les familles misent désormais sur la mobilisation conjointe de Paris et Berlin. « Nous comptons sur les efforts de la diplomatie française, que nous savons mobilisée, pour la libération au plus vite de notre très jeune fils qui est innocent de tout. Nous sommes également en contact étroit avec les diplomates allemands », précisent les proches.
De son côté, le Quai d’Orsay a réitéré sa mise en garde : « Nous appelons les Français à ne pas se rendre en Iran ou à quitter sans délai ce pays. » Une recommandation motivée par ce que Paris qualifie de « politique délibérée et assumée de prise d’otages des Occidentaux », notamment pour faire pression dans les discussions nucléaires et tenter d’obtenir un allègement des sanctions internationales.

Iran : la famille du jeune randonneur franco-allemand arrêté par Téhéran réclame «un signe de vie»
Disparu depuis un mois, Lennart Monterlos, 19 ans, est détenu dans un lieu inconnu en Iran. Ses proches appellent à un sursaut diplomatique pour obtenir sa libération, alors que la France et l’Allemagne dénoncent une politique assumée de prises d’otages par Téhéran.

Arman Mostofi, journaliste et exilé : «Les Iraniens sont patriotes, mais ils n’ont jamais été nationalistes»
ENTRETIEN. Exilé en France, le journaliste iranien Arman Mostofi décrypte les dessous du fragile cessez-le-feu entre Israël et Téhéran. Il évoque un régime affaibli, miné par la paranoïa et la crise. Et met en lumière le rôle trouble de Vladimir Poutine dans le conflit.

Lennart Monterlos : l’Iran annonce l’arrestation du jeune touriste franco-allemand porté disparu depuis le 16 juin
Le ministre iranien des Affaires étrangères a annoncé l’interpellation de Lennart Monterlos, disparu depuis le 16 juin. Le jeune homme de 18 ans traversait le continent eurasiatique à vélo.

Comment l’Iran infiltre la France depuis quarante-six ans
Dans « La Pieuvre de Téhéran », les journalistes Emmanuel Razavi et Jean-Marie Montali racontent comment, depuis quarante-six ans, un réseau d’agents d’influence et d’espions iraniens a patiemment pénétré nos institutions, jusque dans leurs plus hautes sphères.

Otages français : l’impuissance de la diplomatie française face à l’Iran et l’Algérie
CHRONIQUE. Françoise Claustre au Tchad, Michel Germaneau au Mali, Boualem Sansal et Christophe Gleizes en Algérie, Cécile Kohler et Jacques Paris en Iran... L'abandon des otages français à leur sort humilie Paris et amenuise son influence dans le monde.